De la trace à l’écart. À la source de nouvelles
narrations contemporaines
Il est largement convenu qu’une des conditions premières de la cohérence de nombreuses créations musicales écrites à la charnière des 20ième et 21ième siècles réside dans l’organisation structurée de leurs composantes, selon des modèles d’intelligibilité et d’écoute critique. L’analyse de ces musiques n’a d’ailleurs cessé de confirmer cette orientation, réduisant fréquemment le contenu de ces musiques à des séries de formalisations variables. Dans le domaine des musiques “classiques”, de récentes méthodes analytiques ont toutefois articulé le tramage des multiples sens en action à partir d’autres notions, à commencer par celles permettant d’échafauder un sens narratif induisant une complicité entre le compositeur et son auditeur. Il est intéressant dès lors d’élargir ce terrain de prospection, de l’appliquer à la création vivante en intégrant dans les principes de références sous-jacentes, non pas de nouveaux revois de type culturel, mais aussi des objets “signifiés” prenant racine dans l’identité même de notre image corporelle et de sa confrontation à l’espace dans lequel elle se meut. Si l’enjeu n’est guère neuf, il se dévoile de manière surprenante au creux même de la création contemporaine. De Holliger à Stefan Prins, en passant par Aperghis, la géographie des corps, leurs mouvements et les espaces inspectés dynamisent conséquemment la pensée musicale. Ils articulent un réseau complexe de relations entre l’événement sonore et les faits d’incarnation spatialisée afin d’engendrer de nouvelles narrations qui “parlent” à la sensibilité de l’auditeur d’aujourd’hui. Le voyage entre ces traces vécues par tous et les écarts par rapport à celles-ci devient alors vecteur de nouvelles formes de dramatisation du discours, une stratégie d’aujourd’hui que tentera de mettre en évidence cette intervention. |
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